MIGRANTS LGBT

Dans le monde, 74 pays criminalisent l’homosexualité et 12 pays la punissent de la peine de mort, ce qui pousse les personnes LGBT issues de ces pays sur les chemins de l’exil, notamment vers l’Europe. Le rapport 2021 de l’OFPRA fait état de motifs croissants des demandes d’asile liés à l’orientation sexuelle et l’identité de genre souvent conjuguées à des violences ou des menaces ; elles concernent des exilé.e.s de très nombreux pays. S’y ajoutent pour les femmes pour une part non négligeable et variable selon les pays d’origine, les mariages forcés, les violences domestiques et sexuelles et l’exploitation sexuelle (OFPRA rapport d’activité 2021). On peut faire l’hypothèse que l’augmentation des nombres de nouveaux diagnostics vih chez les HSH nés à l’étranger dans ces dernières années est liée à cette arrivée croissante d’hommes menacés en raison de leur homosexualité. Cet accroissement est un signal fort de la nécessité d’agir, sans faire oublier les besoins moins bien identifiés d’accueil des femmes lesbiennes, des personnes trans qui font face aux mêmes difficultés.

Les demandeurs d’asile pour persécutions d’orientation sexuelle sont majoritairement des hommes (les deux-tiers) et arrivent le plus souvent seuls et donc sans les appuis qui permettent l’entraide matérielle, l’apprentissage de la vie courante et des arcanes administratives, l’insertion dans le travail. D’où le rôle majeur des associations d’aide aux exilés pour se nourrir, ne pas rester à la rue, se soigner, mais aussi pour ne pas rester isolé, connaître ses droits et les moyens de les faire valoir. Il faut aussi savoir que pour les migrants LGBTQIA+, l’insécurité et la violence lgbtphobes peuvent ressurgir au sein des réseaux d’entraide de la diaspora en France. Elles peuvent être très similaires aux persécutions vécues dans le pays d’origine et obligent à penser des cadres d’intervention adaptés. Apporter de la prévention et une offre en santé, notamment en santé sexuelle, dans le cadre du premier accueil, c’est reconnaître la nécessité de préserver ou réparer l’intégrité corporelle de la personne et de son aspiration au bien-être dont la sexualité fait partie.